RAP - 2013 n° 3/4 - Amandine Gapenne & Vincent LeGros - Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC «Jules Verne», «Les Champs Tortus».
LE MOBILIER MÉTALLIQUE DE LA STRUCTURE 39 DE GLISY,
ZAC "JULES VERNE", "LES CHAMPS TORTUS"
Amandine GAPENNE & Vincent LEGROS
L’opération de fouille préventive réalisée dans
la ZAC "Jules Verne" de Glisy (Somme), qui totalise
une surface de 1,3 ha, fait suite au diagnostic mené
en 2010 sur une supericie de 6,6 ha.
Nous nous situons à l’est d’Amiens et de
Longueau en bordure de la rocade (ig. 1-2). Du
point de vue topographique, la zone de fouille est
Fig. 3 - Contexte topographique.
Fig. 1 - Localisation.
Fig. 2 - Localisation de la fouille, extrait carte IGN 2308
est, © IGN - 2014, reproduction interdite, autorisation
n° 60.14008.
localisée sur l’interluve dominant les vallées de
l’Avre au sud et de la Somme au nord. Le secteur
d’intervention est implanté dans un vallon sec,
aujourd’hui indiscernable, qui relie la Somme
au plateau qui la surplombe (ig. 3). Le substrat
géologique est très hétérogène, constitué de craie,
de limon et d’argile à silex.
Cette opération s’inscrit dans un contexte
archéologique bien documenté par les opérations
d’archéologie préventive menées depuis les quinze
dernières années sur les ZAC "ules Verne" et de "La
Croix de Fer". À ce jour plus de 155 ha ont pu être
explorés. Ces diférentes interventions ont révélé la
présence d’une occupation dont les traces les plus
anciennes datent du Néolithique. Les découvertes
les plus signiicatives concernent le second Âge du
fer avec une série d’occupations à vocation agricole,
associées à des nécropoles qui se développent sur la
ligne de crête qui domine les deux vallées. Certains
de ces enclos fossoyés perdurent jusqu’à la période
antique. Après le IVe siècle, cette zone située en
périphérie de Samarobriva semble plutôt dévolue
aux activités agropastorales et artisanales comme
Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC "Jules Verne", "Les Champs Tortus".
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en témoignent les mares et les carrières d’extraction
recensées pour cette période dans les zones
explorées. Elle se situe sur un axe de circulation
reliant le promontoire à la Somme en contrebas, le
vallon créant un passage plus aisé (ig. 3). Sur ce
promontoire se développent d’importantes voies
reliant Amiens à Saint-Quentin et Soissons à un peu
plus d’1 km au sud.
Les principaux résultats de notre fouille
concernent la période gauloise qui est représentée
par un établissement rural à caractère résidentiel
daté de La Tène C2-D1. Le présent article traite
d’une vaste fosse implantée à l’intérieur de l’enclos
laténien (st 39) (ig. 4). Elle a fait l’objet d’une fouille
presqu’intégrale à la pelle mécanique par quart.
Elle adopte une forme quasiment ronde avec un
diamètre d’environ 12,50 m pour une profondeur
Fig. 4 - La structure 39 dans son contexte.
74
d’environ 4 m (ig. 5). Une vaste cavité centrale est
agrémentée de quatre creusements périphériques
en forme d’alvéoles. Il s’agit d’une carrière
d’extraction de craie. Une autre fosse du même type
avait été découverte au cours du diagnostic sur le
haut de la pente nord du vallon. Dans le fond, le
comblement est principalement formé de matériau
crayeux. Puis, à environ 2,50 - 2,20 m de profondeur,
il devient plus limoneux. C’est ce dernier niveau
qui scelle la fosse. Certains éléments (gros rognons
de silex) indiquent qu’elle a pu faire l’objet d’un
remblaiement partiel (ig. 5), elle s’est ensuite
comblée de manière naturelle, par colluvionnement.
Le comblement a livré quelques tessons de
céramique du second Âge du fer (35 tessons,) de la
période antique (2 tessons) et médiévale (1 tesson),
quelques restes de faune (1 789 g), notamment du
bœuf (au fond du niveau limoneux) et de nombreux
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Fig. 5 - Structure 39 : Plan, coupes et clichés.
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objets métalliques (139 pièces recensées) datés du
3e quart du Ve siècle. Le moment où l’exploitation
de craie a débuté précisément n’est pas connu. La
fouille montre que l’exploitation de cette carrière est
postérieure à l’occupation laténienne et qu’elle se
termine avant le Ve siècle puisque les objets s’y sont
retrouvés après que la carrière ait été abandonnée.
Cette découverte témoigne de la pérennité de
l’occupation de ce secteur en périphérie d’Amiens,
à la in de l’Antiquité et au début du Haut Moyen
Âge. Non pas sous la forme d’habitat mais d’une
occupation plus épisodique liée aux activités
agricoles, à l’exploitation de la craie et peut-être
aussi forestière. Elle comble le hiatus chronologique
entre le IVe et le XIe siècle observé dans ce secteur
géographique.
Le mobilier est principalement concentré dans
le quart ouest du comblement de la structure
avec 88 individus métalliques (63,3 %), puis dans
le quart nord avec 27 objets (19,4 %). Le reste est
dispersé dans les quarts sud (7), est (3) et dans le
comblement supérieur ou en surface (14).
Deux concentrations furent caractérisées lors de
la fouille de la structure dans son quart ouest entre
1,50 et 1,80 mètre de profondeur par rapport au
niveau de décapage. Il s’agit du lot 1, avec 17 objets,
composé d’une hache, d’un ciseau à bois, de deux
lacerets (outils de la famille des tarières employés
pour percer les enlaçures prévues pour le chevillage
des charpentes), de 4 mèches à bois, de 4 clous et de
4 fragments en fer indéterminés. Le lot 2 regroupe
9 artefacts dont un laceret, 2 mèches à bois, un
fragment probable de bandage de roue, 4 clous
et un fragment en fer indéterminé. Également
localisée dans le quart ouest de la structure, il
apparaît entre 1,30 et 1,40 mètre de profondeur,
toujours par rapport au niveau de décapage. Pour
ces deux lots, il s’agit probablement à l’origine d’un
unique ensemble qui devait constituer le contenu
d’une caisse à outils de charpentier-menuisier.
La présence d’une agrafe en fer (lot 1 – n° 14) et
d’une seconde probable (lot 2 – n° 7) peut suggérer
qu’elles aient pu servir à assembler un contenant
en bois utilisé pour ladite caisse à outils. Lot 1,
lot 2 et objets éparpillés dans les niveaux du quart
ouest rassemblent ainsi 30 éléments liés à ce type
d’artisanat (37,5 %) sur les 88 artéfacts récoltés dans
le quart ouest.
Fig. 6 - Détail des lots 1 et 2.
76
La présence plus ou moins organisée de cet
assemblage selon une répartition tri-dimensionnée,
nous conduit à émettre plusieurs hypothèses.
Il peut s’agir d’une perte accidentelle dont le
contenant, à l’origine probablement ixé sur un
moyen de transport quelconque, s’en serait détaché,
puis aurait basculé dans cette vaste fosse. Cette
supposition s’appuie sur le caractère peu dispersé
du lot n° 1 résultant de la présence d’objets plus
lourds qui se seraient très rapidement igés en
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tombant tout comme le lot n° 2 un peu plus éparpillé
du fait d’objets moins lourds. Le reste du mobilier,
principalement constitué de mèches, se serait alors
disséminé d’une manière plus conséquente en
raison de sa plus grande légèreté. Précisons que ces
dix mèches à bois exhumées dans le quart nord de
la structure sont issues des niveaux altimétriques
analogues à ceux des lots n° 1 et 2. Mais l’idée d’une
perte paraît toutefois insolite. Ce « dépôt » peutêtre consécutif à un rejet volontaire. Cette seconde
hypothèse paraît plutôt invraisemblable en raison
du caractère physiquement complet de chaque
outil dont la valeur exclut le caractère détritique
de l’ensemble. L’idée d’un dépôt volontaire semble
plus envisageable, même si sa fouille n’a pas
permis d’observer un agencement organisé et plus
contraint.
Ainsi, la raison de la présence de ces objets reste
hypothétique : perte accidentelle ?, dépôt volontaire
remanié par la suite ?
PRÉSENTATION ET ANALYSE DU CORPUS DU
MOBILIER MÉTALLIQUE DE LA STRUCTURE
N° 39
139 artefacts métalliques (5741 grammes) ont été
comptabilisés. La ventilation en nombre d’individus
selon la nature du métal nous donne 129 objets en
fer (92,8 %), 9 éléments en alliage cuivreux (6,5 %)
et 1 fragment en plomb (0,7 %). La part des objets
n’ayant pu être caractérisés fonctionnellement
atteint 13,7 %, soit 19 individus dont 4 en alliage
cuivreux et 15 ferreux. Il s’agit principalement de
tôles et de tiges indéterminées.
Les objets identiiés sont de l’ordre de
120 individus (86,3 %). Hors indéterminés, la
répartition fonctionnelle a permis d’inventorier
en premier lieu 53 clous et lames de clous en fer
(44,1 %), 42 outils destinés au travail du bois (35 %),
puis 10 éléments du registre de l’équipement (8,3 %),
et enin, 5 instruments (4,1 %). Le reste du corpus
illustre l’activité métallurgique (3 individus) :
l’élevage par la présence d’une paire de forces à
tondre dont il ne subsiste qu’une lame, le transport
(2 objets), ainsi que le harnachement (1 élément).
Enin, trois monnaies d’époque romaine en alliage
cuivreux ont été prélevées lors de la fouille de cette
vaste structure, dont une en surface.
AUTRES ASSEMBLAGES DÉCOUVERTS
DANS LA RÉGION
Des assemblages analogues ont été observés au
sein de la sépulture n° 10 d’Hérouvillette (Calvados)
datée du début du VIe siècle de notre ère (HaLbout,
piLet & Vaudour 1987), à Villers-Vicomte (Somme)
caractérisé par un dépôt volontaire d’une série
d’outils du type tarières, ciseaux à bois et lacerets
datant de la période mérovingienne (LeGros, à
paraître) et plus récemment, dans le cadre d’une
opération de fouille préventive sous la direction
de François Malrain (INRAP) sur une occupation
d’époque antique à La Croix-Saint-Ouen (Oise). Il
s’agit d’une cinquantaine d’outils liés au travail du
bois et rangés de bas en haut en fonction de leur
dimension, corpus étudié par Dominique Canny
(INRAP).
DATATION DE L’ASSEMBLAGE DE GLISY
D’après la morphologie des outils de Glisy,
non restaurés mais bien conservés, cet ensemble
exceptionnel date probablement de la période de
transition entre la in du Bas-Empire et le haut
Moyen Âge. L’élément permettant de suggérer cette
datation est principalement fondé sur une hache à
dos courbe (ig. 7, n° 4) dénommée « type romain
tardif » dans l’ouvrage de référence présentant
la chronologie normalisée du mobilier funéraire
mérovingien entre Manche et Lorraine (LeGoux,
périn & VaLLet 2004, p. 8, n° 1-2). Ce type, daté de
la période dite « proto-mérovingienne », s’inscrit
dans une phase chronologique établie par les
auteurs entre 440/450 et 470/480 de notre ère. Le
proil de notre exemplaire se superpose quasiment
au proil de l’une des haches igurée (ig. 7, n° 7).
On note toutefois l’amorce très discrète de la
double courbure en « S » caractéristique du type 2
de la période MA1 (entre 470/480 et 520/530).
Notre exemplaire pourrait théoriquement se placer
typologiquement autour du milieu de la seconde
moitié du Ve siècle de notre ère.
Le reste du mobilier associé ne permet pas de
fournir une fourchette chronologique précise.
Trois monnaies romaines en alliage cuivreux très
corrodées furent retrouvées dispersées au sein de la
structure. Si elles avaient été toutefois lisibles, elles
ne constituaient pas un élément de datation iable.
De même, la paire de forces dont la typo-chronologie
permet d’envisager, selon certaines morphologies
du ressort, l’attribution d’une phase chronologique
plus ou moins large. La forme du ressort correspond
pour notre exemplaire à une lamelle formant un arc
de cercle dont la largeur s’accroît régulièrement
jusqu’à la partie médiane. Cette coniguration
est courante pour les forces laténiennes et elle est
également observée sur des exemplaires antiques.
Les forces mérovingiennes se distinguent plutôt
quant à elles par un ressort également en arc de cercle,
mais généralement moins développé et de section
épaisse et homogène sur l’ensemble de l’arc. Les
trois lacerets, de dimensions variables, comportent
un cuiller de forme quasi-identique et d’une largeur
variant entre 2,1 cm (ig. 8, n° 7) et 2,8 cm (ig. 8,
n° 6). Les soies arborent une forme diférente pour
chacune, triangulaire à pans rectilignes pour l’une
(ig. 8, n° 6), triangulaire étroite à pans convexes
pour la seconde (ig. 8, n° 7) et trapézoïdale pour la
troisième (ig. 8, n° 8). Un laceret, d’une longueur
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RAP - 2013 n° 3/4 - Amandine Gapenne & Vincent LeGros - Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC «Jules Verne», «Les Champs Tortus».
Fig. 7 - Le mobilier métallique 1/4 et comparaison typologique de la hache n° 4).
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RAP - 2013 n° 3/4 - Amandine Gapenne & Vincent LeGros - Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC «Jules Verne», «Les Champs Tortus».
Fig. 8 - Le mobilier métallique 2/4.
comparable à notre exemplaire n° 6, provient du
département de l’Eure, à Léry ou au Mesnil-dePoses (HaLbout, piLet & Vaudour 1987, p. 96, n° 165,
L. 375 mm.). Il ofre une soie de coniguration
identique, une cuiller s’évasant également, mais
d’une longueur plus développée (6,4 cm / 11 cm).
Si l ‘exemplaire normand, classé dans le chapitre
portant sur le mobilier antique, apparaît très
proche dans sa forme générale du laceret n° 6, son
contexte de découverte incertain ne permet pas
de prendre en compte cette correspondance typochronologique. On note toutefois que leur grande
similarité suggère la mise en œuvre d’une forme
aboutie destinée à la réalisation d’un ouvrage de
même consistance. Quant au laceret de la tombe
d’Hérouvillette (HaLbout, piLet & Vaudour 1987,
p. 131, n° 278), daté du début du VIe siècle, il
s’associe plutôt à l’exemplaire n° 7 de Glisy en
79
RAP - 2013 n° 3/4 - Amandine Gapenne & Vincent LeGros - Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC «Jules Verne», «Les Champs Tortus».
fonction d’une longueur analogue (35,5 / 35,4 cm)
et d’une soie de forme analogue. En revanche, la
partie travaillante est beaucoup plus développée
(3 cm) et nettement distincte de la tige. D’une
manière générale, nos trois exemplaires comportent
à la fois des particularités morphologiques héritées
de l’Antiquité combinées à d’autres caractéristiques
qui annoncent celles issues des premières phases du
haut Moyen Âge. Ce constat illustre précisément,
entre autres, la circulation des informations se
traduisant par la combinaison de critères techniques
performants issus très certainement de plusieurs
cultures matérielles cœxistantes. Tout ce processus
global se matérialise dans la coniguration de
cet outil. La datation des lacerets pourrait ainsi
correspondre à celle admise pour la hache (ig. 7,
n° 4). Enin, l’anneau de joug ne peut pas également
faire l’objet d’une datation précise en raison de
sa simple facture, commune à la période antique
voire au-delà, et de l’absence de typo-chronologie
générale pour ce type d’objet.
APPROCHE FONCTIONNELLE
80
Au sein de cet assemblage, 36 éléments en fer de
forme à peu près analogue ont attiré notre attention.
Il s’agit de tiges de section carrée bipartites et eilées.
La section culminante, environ 1 cm, est localisée
au tiers de leur longueur. Cette coniguration n’est
pas sans rappeler celle des alênes dont la pointe la
plus eilée perce la matière, et la plus massive vient
s’ajuster dans un manche court. Mais la présence de
tant d’alênes paraît inhabituelle, voire insolite. Sa
vocation, destinée à percer des matières souples, et
en l’occurrence du cuir, ne nécessite pas de détenir
autant d’exemplaires susceptibles de remplacer
un individu défectueux. De plus, l’usage répétitif
de l’outil à court ou moyen terme ne l’altère qu’à
peine. Cet ensemble peut également s’associer à
des dents de râteau. Dans ce cas, les tiges alignées,
éventuellement organisées en deux séries régulières
et parallèles, étaient logées orthogonalement entre
deux supports quadrangulaires. Ainsi solidarisées,
les pointes les plus longues correspondaient à la
partie active. À l’inverse, les pointes de la seconde
extrémité, plus massives, pouvaient admettre cet
agencement complété par une pointe repliée en
crochet, dispositif suggéré par l’exemplaire n° 32
(pl. 9). Cette interprétation fonctionnelle n’est
toutefois pas satisfaisante. D’abord, la présence
de ces 36 pointes de « râteau » ou constituant une
série d’alênes au sein d’un assemblage d’outils
très connoté menuiserie-charpenterie n’est pas
cohérent. Ensuite, la morphologie des dents de
râteau, telle qu’illustrée par Anika Duvauchelle
(duVaucHeLLe 1990, p. 117, n° 185-188), est
caractérisée par trois types dont les longueurs
varient entre 11 et 14 cm. Ces dimensions sont
nettement supérieures à nos artefacts qui
n’atteignent que 8 cm au maximum. De plus
le système de butée combiné à l’aménagement
d’un crochet sommital illustré dans l’ouvrage
précédemment cité rend cohérent le maintien d’une
dent lorsqu’il s’agit d’un outil utilisé par traction.
Cette fonction est conirmée par le proil courbe
de la dent, coniguration visible sur nos râteaux
contemporains. Enin, rappelons qu’une pointe
seulement de notre corpus comporte une extrémité
recourbée. Toujours dans ce même ouvrage, un
objet identique (duVaucHeLLe 1990, p. 111, n° 162),
classé dans « les outils pour le travail du cuir »
en tant qu’alêne, pourrait correspondre à notre
artefact. Mais à défaut d’assemblage de référence,
l’objet ne pouvait qu’être répertorié dans ce registre
fonctionnel. C’est principalement les travaux de W.
H. Manning (ManninG 1985, pl. 12, n° B62, B66 et
B71) qui nous ont conduit à caractériser la fonction
la plus envisageable de ces tiges. Il les dénomme
« mèches de foret » ou mèches à bois. Ces pointes,
ichées par l’extrémité la plus eilée au bout d’une
tige en bois ou en matière dure animale, tournaient
sur elles-mêmes par l’action d’un archer sur ladite
tige. L’artisan manipulait seul l’outil en maintenant
la partie sommitale de la tige dans la paume de la
main par l’intermédiaire d’une pièce en bois de
forme peut-être hémicirculaire. De l’autre main, il
actionnait l’archer. Le système de préhension non
solidaire de la tige améliorait la vitesse de rotation
et, combiné à une pression par la paume, augmentait
l’eicacité du forage. Le foret à lanière nécessitait
quant à lui, en plus de l’artisan, la présence d’un
assistant pour une plus grande productivité. Nous
pouvons admettre que l’usage de ces mèches à
pointe pleine en « V » permettait de creuser un
trou de la dimension de la pointe et en aucun cas
pour transpercer la pièce de bois. D’après l’analyse
de Nicolas Tisserand (INRAP), cette cavité pouvait
accueillir l’intégralité d’une tête de clou ain qu’elle
n’outrepasse pas le plan du support. La seconde
hypothèse consisterait en la production d’un prétrou préalablement à l’usage du laceret. En efet, sa
partie active, en forme de cuillère à bord coupant,
n’égratignerait qu’à peine le support en raison
d’une surface de contact inime due à l’arrondie
de la zone distale du cuiller. En revanche, logée en
partie dans le pré-trou, sa stabilité empêche avant
tout un ripage latéral. Rappelons que l’outil reçoit
une grande pression exercée à deux mains par
le biais d’un système de préhension orthogonal
recevant la soie en son milieu. Le pré-trou, lors
de la rotation de la cuillère pivotant de gauche à
droite sur elle-même, est élargi par rognage de ses
angles jusqu’à recevoir l’intégralité de la largeur de
la cuillère. Enin, lorsque l’ensemble du pourtour
de cette dernière est intégralement en contact avec
la matière, son pivotement sur elle-même produit
des arrachements successifs de copeaux jusqu’à
transpercer la ou les pièces de bois assemblées. La
nécessité d’un grand nombre de mèches suggère que
les quatre angles s’usaient très vite sous l’efet d’une
vitesse de rotation élevée. Les angles, ainsi adoucis,
n’avaient plus de capacité mécanique suisante
RAP - 2013 n° 3/4 - Amandine Gapenne & Vincent LeGros - Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC «Jules Verne», «Les Champs Tortus».
Fig. 9 - Le mobilier métallique 3/4.
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Fig. 10 - Le mobilier métallique 4/4.
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zone(s) de contact entre
l'outil et le bois
1
2
3
4
5
6
7
8
1. Partie active inefficace n'égratignant que la surface du bois. 2. Une fois plantée, la rotation rapide de la pointe de la mèche, générée
par l'action de l'archer, entame le bois. 3. Les angles afftuées rognent la matière. 4. la mèche pénètre dans la pièce de bois jusqu'au
niveau de sa section la plus forte. 5. La section du percement forme un "V". 6. La partie active et coupante du laceret, selon une rotation
de gauche à droite, rogne les angles. 7. Toujours selon le même geste, le laceret enlève de la matière sous forme de copeaux. 8. L'intégralité de la zone distale de la partie active enlève de la matière jusqu'au percement intégral de la pièce de bois.
Fig. 11 - Relation fonctionnelle laceret/mèche à bois.
pour arracher la matière. Elles fonctionnent
ainsi comme des forets ou des fraises. L’afûtage
fréquent était alors indispensable. Mais pourquoi
autant de mèches étaient-elles nécessaires ? Nous
pouvons supposer que le menuisier-charpentier,
lors de la mise œuvre de son ouvrage et dans une
perspective d’organisation de ses diférentes phases
d’élaboration, avait préalablement aiguisé à la
lime toutes ses mèches. On ne peut concevoir que
la séance d’aiguisage pratiquée isolément vienne
interrompre, par exemple, la mise en œuvre d’un
assemblage d’un pan de bois et d’une charpente
entreprise collectivement. D’autres types de mèches
sont utilisés à la période romaine et ne devaient pas
nécessiter, semble-t-il, de creusement préalable.
Il s’agit de mèches à bois plates dotées d’une
pyramide de centrage, bordée d’un couteau oblique
et, à l’opposé, d’un traçoir latéral. Il en est de même
pour les mèches de tarière à vis dont un exemplaire
tardo-antique est illustré au sein du corpus de
Kaiserstuhl en Bavière (bakker 1986, taf. 10, n° 107).
Celui-ci est associé à des mèches à bois semblables
aux nôtres (taf. 11, n° 117-126), mais d’une grande
diversité morphologique. Les mèches de Glisy ont
pu être caractérisées fonctionnellement grâce à
l’assemblage auquel elles étaient associées. Isolées
au sein d’autres corpus, il est fort probable qu’on ait
pu au mieux leur attribuer la fonction d’alênes, de
tiges indéterminées ou de clous.
Le reste du mobilier se compose, entre autres,
d’une paire de forces (ig. 7, n° 3), qui dans cet
ensemble, n’est pas nécessairement liée à la tonte.
Elle peut tout autant être utilisée pour ajuster les
chaumes, une fois mises en place sur la charpente.
Herminette (ig. 7, n° 2) et ciseau à bois (ig. 7, n° 5)
participent au creusage et au façonnage des pièces
de bois. La faible dimension des parties actives de ces
deux outils ne semble pas être adaptée au dressage
des poutres pour le premier et à leur façonnage
pour le second. Ils paraissent plus destinés à la mise
en forme des assemblages des pièces de bois entreelles. La pièce cylindrique n° 40 (ig. 9) est aménagée
sur une extrémité d’un bord évasé. Lorsqu’elle est
tenue en main, elle s’y ajuste parfaitement dans la
perspective d’un maintien assuré et ferme. Il peut
s’agir ainsi d’un manchon de protection d’un outil
à percussion indirect. Enin, on note au sein de ce
corpus des artefacts métalliques plus courants tels
qu’un couteau (ig. 9, n° 53), une « iche à bélière »
(ig. 9, n° 55), une anse de seau (ig. 10, n° 63), des
anneaux et un maillon de chaîne (ig. 10, n° 61 et
59). Quelques clous de grandes dimensions et pour
certains à tête proilée (ig. 10, n° 91) sont destinés au
gros-œuvre. Quelques fragments de tôles en alliage
cuivreux sans attribution fonctionnelle furent
également prélevés dont l’un présente sur ses bords
de petites incisions parallèles (ig. 10, n° 124).
CONCLUSION
L’étude de cet ensemble a été l’occasion
de caractériser des mèches à bois utilisées
préalablement à l’action du laceret d’après l’analyse
développée ci-avant et que seule l’expérimentation
permettrait de vériier. Avec le reste du lot d’objets
métalliques découvert lors de la fouille préventive de
Glisy, il constitue un assemblage fonctionnellement
cohérent. Il illustre ainsi la plupart des outils
nécessaires à la mise en œuvre de charpente et
83
RAP - 2013 n° 3/4 - Amandine Gapenne & Vincent LeGros - Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC «Jules Verne», «Les Champs Tortus».
de pans de bois pour cette phase chronologique
de transition, datation principalement envisagée
d’après la morphologie de la hache.
BIBLIOGRAPHIE
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LEGROS Vincent (contribution à paraître) - Quinze ans
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London, 147 p., 85 plates.
CATALOGUE
Harnachement
1. Anneau de joug en alliage cuivreux.
L. : 10,7 cm, l. : 3,6 cm. St,. 39 quart ouest, -2 m.
Élevage ?
2. Lame d’une paire de forces en fer.
L. : 17 cm. St. 39, quart ouest, -1,10 m.
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Travail du bois
3. Herminette en fer.
L. : 14,5 cm, l. : 2,8 cm. St. 39, quart ouest, -1,10 m.
4. Hache en fer. 750 g.
L. : 17,9 cm, l. : 7,8 cm. St. 39. Lot n° 1, objet n° 8.
5. Ciseau à bois en fer. 63 g.
L. : 13,6 cm, l. : 1,2 cm. St. 39. Lot n° 1, objet n° 13.
6. Laceret en fer. 337 g.
L. : 37 cm. St. 39. Lot n° 1, objet n° 10.
7. Laceret en fer. 443 g.
L. : 35,4 cm. St. 39. Lot n° 1, objet n° 9.
8. Laceret en fer. 660 g.
L. : 31,2 cm. St. 39. Lot n° 2, objet n° 1.
9 à 16. 8 mèches à bois en fer. St. 39, quart nord,
-1,30 m.
17 et 18. Mèches à bois en fer. St. 39, quart nord
-2m.
19. Mèche à bois en fer. St. 39, quart ouest,
-0,50 m.
20. Mèche à bois en fer. St. 39, quart ouest.
21 à 27. 7 mèches à bois en fer. St. 39, quart ouest,
-1,10 m.
28 à 36. 9 mèches à bois en fer. St. 39, quart ouest,
-2 m.
37 et 38. Mèches à bois en fer. St. 39. Déblais.
39. Mèche à bois en fer. 22 g. St. 39. Lot n° 1, objet
n° 2.
40. Mèche à bois en fer. St. 39. Lot n° 1, objet
n° 23.
41. Mèche à bois en fer. St. 39. Lot n° 1, objet
n° 25.
42. Mèche à bois en fer. 20 g. St. 39. Lot n° 1, objet
n° 3.
43. Mèche à bois en fer. 19 g. St. 39. Lot n° 2, objet
n° 2.
44. Mèche à bois en fer. 24 g. St. 39. Lot n° 2, objet
n° 8.
Métallurgie
45. Déchet de réduction du minerai de fer. St. 39,
quart ouest, -2 m.
46. Scorie de fer. St. 39, quart sud.
47. Tôle repliée en plomb. Récupération. St. 39,
quart nord, -2 à -2,50 m.
Transport
48. Fragment d’un bandage de roue en fer. 28 g.
St. 39. Lot n° 2, objet n° 6.
Autres
49. Manchon en fer.
L. : 6,9 cm, l. : 5,2 cm. St. 39, quart nord, -1,30 m.
Monnaies
50. Monnaie en alliage cuivreux. St. 39, quart
nord, -1,55 m.
51. Monnaie en alliage cuivreux. St. 39, quart
ouest, -0,45 m.
52. Monnaie en alliage cuivreux. St. 39. Surface.
Instruments
53. Couteau en fer.
L. : 9,7 cm. St. 39, quart ouest, -2 m.
54. Lame en fer. St. 39.
55. Fiche à anneau en fer.
L. : 12,2 cm, l. : 1 cm. St. 39, quart ouest, -1,10 m.
Équipement
56. Fragment de crochet en fer. St. 39, quart
ouest, -0,50 m.
57. Crochet en fer. St. 39.
58. Fragment d’un maillon de chaîne en fer en
forme de « 8 » à l’origine. St. 39, quart nord, -1,30 m.
59. Maillon de chaîne en fer.
L. : 7,4 cm. St. 39, quart ouest, -2 m.
60. Fragment d’anneau en fer. St. 39, quart nord,
-1,30 m.
61. Anneau en fer. St. 39, quart ouest, -1,10 m.
62. Fragment d’anneau en fer. St. 39, quart ouest,
-2 m.
63. Fragment d’anse en fer. St. 39, quart ouest,
-1,10 m.
64. Ferrure. St. 39, quart ouest.
65. Cylindre en fer.
L. : 5,1 cm, l. : 4,8 cm. St. 39, quart nord, -1,30 m.
RAP - 2013 n° 3/4 - Amandine Gapenne & Vincent LeGros - Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC «Jules Verne», «Les Champs Tortus».
66. Cylindre en fer. St. 39, quart ouest, -2 m.
67. Agrafe en fer pour menuiserie. 17 g. St. 39.
Lot n° 1, objet n° 14.
Clouterie
68 à 71. 3 clous en fer. St. 39.
72. Clou en fer. St. 39, quart est, -0,40 m.
73. Clou en fer. St. 39, quart nord, 0 à -0,50 m.
74. Lame de clou en fer. St. 39, quart nord, -0,50
à -1 m.
75. Clou en fer. St. 39, quart nord, -1,30 m.
76. Lame de clou en fer. St. 39, quart nord,
-1,30 m.
77. Clou en fer. St. 39, quart Nord -2m.
78. Clou en fer. St. 39, quart ouest, -0,50 m.
79. Lame de clou en fer. St. 39, quart ouest,
-0,50 m.
80. Clou en fer. St. 39, quart ouest, -0,50 m.
81. Lame de clou en fer. St. 39, quart ouest,
-0,50 m.
82. Clou en fer. L. 13,5 cm. St. 39, quart ouest,
-0,50 m.
83. Clou en fer. St. 39, quart sud.
84 à 86. Clous en fer. St. 39, quart sud c.2.
87. Clou en fer. St. 39, quart sud.
88. Clou en fer. St. 39, quart sud.
89 et 90. Clous en fer. St. 39, quart ouest.
91 à 97. 7 clous en fer. St. 39, quart ouest, -1,10 m.
98. Clou en fer. St. 39, quart ouest, -2 m.
99. Lame de clou en fer. St. 39, quart ouest, -2 m.
100 à 110. 11 clous en fer. St. 39, quart ouest, -2 m.
111. Clou en fer. 19 g. St. 39. Lot n° 1, objet n° 1.
112. Clou en fer. 13 g. St. 39. Lot n° 1, objet n° 11.
113. Clou en fer. 13 g. St. 39. Lot n° 1, objet n°
11 bis.
114. Clou en fer. 10 g. St. 39. Lot n° 1, objet n° 7.
115. Lame de clou en fer. St. 39. Lot n° 2, objet
n° 23.
116. Clou en fer. 9 g. St. 39. Lot n° 2, objet n° 4.
117. Clou en fer de grande dimension. 63 g. St.
39. Lot n° 2, objet n° 5.
118. Clou en fer. 19 g. St. 39. Lot n° 2, objet n° 7.
119. Lame de clou en fer. St. 39. Surface.
120. Clou en fer. St. 39. Surface.
Indéterminés en alliage cuivreux
121. Tôle en alliage cuivreux de fonction
indéterminée.
L. : 8,5 cm. St. 39, quart nord, -2 à -2,50 m.
122. Tôle quadrangulaire en alliage cuivreux
percée de six trous répartis de façon homogène sur
son pourtour. Tôle pour réparation ?
L. : 5,7 cm, l. : 3,1 cm. St. 39, quart ouest, - 1,10 m.
123. Tôle en alliage cuivreux. St. 39, quart ouest,
- 1,10 m.
124. Lamelle en alliage cuivreux parée de deux
séries d’incisions latérales.
L. : 2,8 cm, l. : 21,9 cm. St. 39. Surface.
Indéterminés ferreux
125. Tige en fer. St. 39. ¼ est, -0,40 m.
126 à 128. Fragments de tige en fer. St. 39, quart
nord, -1,30 m.
129. Fragment de tige en fer de fonction
indéterminée. St. 39, quart ouest, -1,10 m.
130. Fragment indéterminé en fer. St. 39.
131. Fragment indéterminé en fer. St. 39, quart
est.
132. Objet en fer de fonction indéterminée. St. 39,
quart nord, -1,30 m.
133. Fragment en fer de fonction indéterminée.
St. 39, quart nord, -2 m.
134. Fragment en fer de fonction indéterminée.
St. 39, quart sud.
135. Fragment en fer de fonction indéterminée.
19 g. St. 39. Lot n° 1, objet n° 12.
136. Fragment en fer de fonction indéterminée.
2 g. St. 39. Lot n° 1, objet n° 4.
137. Fragment en fer de fonction indéterminée.
21 g. St. 39. Lot n° 1, objet n° 5.
138. Fragment en fer de fonction indéterminée.
3 g. St. 39. Lot n° 1, objet n° 6.
139. Fragment en fer de fonction indéterminée.
10 g. St. 39. Lot n° 2, objet n° 3.
Les auteurs
Amandine GAPENNE
Inrap
Vincent LEGROS
Ingénieur de recherche
DRAC de Picardie, Service régional de l’archéologie, 5 rue Henri Daussy
80000 Amiens
vincent.legros@culture.gouv.fr
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RAP - 2013 n° 3/4 - Amandine Gapenne & Vincent LeGros - Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC «Jules Verne», «Les Champs Tortus».
Résumé
Au cours d’une opération de fouille préventive à Glisy (Somme), un ensemble de 139 artefacts métalliques
ont été découverts dans le comblement supérieur d’une fosse d’extraction de calcaire. Parmi ces objets, un lot
devait constituer le contenu d’une caisse à outils de charpentier-menuisier. Leur valeur exclut qu’ils soient
issus de rejets détritiques. Leur dispersion dans la fosse montre néanmoins qu’il ne s’agit pas non plus d’un
dépôt volontaire. L’hypothèse d’une perte accidentelle peut être proposée. Ils constituent dans tous les cas, un
témoignage remarquable des diférents outils utiles au travail du bois, pour la période de transition entre le
Bas-Empire et le Haut Moyen-Âge.
Mots clés : outillage, métal, Bas-Empire, haut Moyen Âge.
Abstract
During a preventive excavation at Glisy (Somme), a set of 139 metal artefacts was found in the upper level
of the reill of a chalk pit. Among these items, one group probably represents the contents of a carpenterwoodworker’s tool box. Their intrinsic value makes it unlikely they were merely thrown away. The fact that
they were scattered around in the pit however shows that this was not a voluntary deposit, either. We can
argue for an accidental loss. In any case, they are noteworthy evidence of the various tools used for working
wood in the transition period between the Late Roman Empire and the Early Middle Ages.
Keywords : tools, metalworking, Late Roman Empire, Early Middle Ages.
Traduction : Margaret & Jean-louis CADOUX
Zusammenfassung
Im Laufe einer Präventivgrabung wurden in Glisy (Département Somme) in der Aufüllung des
Förderschachts einer Kalkgrube 139 Metallartefakte entdeckt. Ein Teil dieser Gegenstände muss den Inhalt
des Werkzeugkastens eines Zimmermanns oder Schreiners gebildet haben. Ihr Wert lässt ausschließen, dass
es sich um Abfall handelt. Die Verteilung der Gegenstände in der Grube zeigt jedoch, dass es sich auch nicht
um ein absichtlich hinterlegtes Depot handelt. Die Hypothese eines versehentlichen Verlusts ist in Betracht
zu ziehen. Wie dem auch sei, es handelt sich um ein bemerkenswertes Zeugnis der Werkzeuge, die in der
Übergangszeit von Spätantike zu Frühmittelalter der Holzbearbeitung dienten.
Schlagwörter : Werkzeug, Metall, Spätantike, Frühmittelalter
Traduction : Isa ODENHARDT-DONVEZ (donvezservit@wanadoo.fr).
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