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RAP - 2013 n° 3/4 - Amandine Gapenne & Vincent LeGros - Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC «Jules Verne», «Les Champs Tortus». LE MOBILIER MÉTALLIQUE DE LA STRUCTURE 39 DE GLISY, ZAC "JULES VERNE", "LES CHAMPS TORTUS" Amandine GAPENNE & Vincent LEGROS L’opération de fouille préventive réalisée dans la ZAC "Jules Verne" de Glisy (Somme), qui totalise une surface de 1,3 ha, fait suite au diagnostic mené en 2010 sur une supericie de 6,6 ha. Nous nous situons à l’est d’Amiens et de Longueau en bordure de la rocade (ig. 1-2). Du point de vue topographique, la zone de fouille est Fig. 3 - Contexte topographique. Fig. 1 - Localisation. Fig. 2 - Localisation de la fouille, extrait carte IGN 2308 est, © IGN - 2014, reproduction interdite, autorisation n° 60.14008. localisée sur l’interluve dominant les vallées de l’Avre au sud et de la Somme au nord. Le secteur d’intervention est implanté dans un vallon sec, aujourd’hui indiscernable, qui relie la Somme au plateau qui la surplombe (ig. 3). Le substrat géologique est très hétérogène, constitué de craie, de limon et d’argile à silex. Cette opération s’inscrit dans un contexte archéologique bien documenté par les opérations d’archéologie préventive menées depuis les quinze dernières années sur les ZAC "ules Verne" et de "La Croix de Fer". À ce jour plus de 155 ha ont pu être explorés. Ces diférentes interventions ont révélé la présence d’une occupation dont les traces les plus anciennes datent du Néolithique. Les découvertes les plus signiicatives concernent le second Âge du fer avec une série d’occupations à vocation agricole, associées à des nécropoles qui se développent sur la ligne de crête qui domine les deux vallées. Certains de ces enclos fossoyés perdurent jusqu’à la période antique. Après le IVe siècle, cette zone située en périphérie de Samarobriva semble plutôt dévolue aux activités agropastorales et artisanales comme Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC "Jules Verne", "Les Champs Tortus". 73 RAP - 2013 n° 3/4 - Amandine Gapenne & Vincent LeGros - Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC «Jules Verne», «Les Champs Tortus». en témoignent les mares et les carrières d’extraction recensées pour cette période dans les zones explorées. Elle se situe sur un axe de circulation reliant le promontoire à la Somme en contrebas, le vallon créant un passage plus aisé (ig. 3). Sur ce promontoire se développent d’importantes voies reliant Amiens à Saint-Quentin et Soissons à un peu plus d’1 km au sud. Les principaux résultats de notre fouille concernent la période gauloise qui est représentée par un établissement rural à caractère résidentiel daté de La Tène C2-D1. Le présent article traite d’une vaste fosse implantée à l’intérieur de l’enclos laténien (st 39) (ig. 4). Elle a fait l’objet d’une fouille presqu’intégrale à la pelle mécanique par quart. Elle adopte une forme quasiment ronde avec un diamètre d’environ 12,50 m pour une profondeur Fig. 4 - La structure 39 dans son contexte. 74 d’environ 4 m (ig. 5). Une vaste cavité centrale est agrémentée de quatre creusements périphériques en forme d’alvéoles. Il s’agit d’une carrière d’extraction de craie. Une autre fosse du même type avait été découverte au cours du diagnostic sur le haut de la pente nord du vallon. Dans le fond, le comblement est principalement formé de matériau crayeux. Puis, à environ 2,50 - 2,20 m de profondeur, il devient plus limoneux. C’est ce dernier niveau qui scelle la fosse. Certains éléments (gros rognons de silex) indiquent qu’elle a pu faire l’objet d’un remblaiement partiel (ig. 5), elle s’est ensuite comblée de manière naturelle, par colluvionnement. Le comblement a livré quelques tessons de céramique du second Âge du fer (35 tessons,) de la période antique (2 tessons) et médiévale (1 tesson), quelques restes de faune (1 789 g), notamment du bœuf (au fond du niveau limoneux) et de nombreux RAP - 2013 n° 3/4 - Amandine Gapenne & Vincent LeGros - Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC «Jules Verne», «Les Champs Tortus». Fig. 5 - Structure 39 : Plan, coupes et clichés. 75 RAP - 2013 n° 3/4 - Amandine Gapenne & Vincent LeGros - Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC «Jules Verne», «Les Champs Tortus». objets métalliques (139 pièces recensées) datés du 3e quart du Ve siècle. Le moment où l’exploitation de craie a débuté précisément n’est pas connu. La fouille montre que l’exploitation de cette carrière est postérieure à l’occupation laténienne et qu’elle se termine avant le Ve siècle puisque les objets s’y sont retrouvés après que la carrière ait été abandonnée. Cette découverte témoigne de la pérennité de l’occupation de ce secteur en périphérie d’Amiens, à la in de l’Antiquité et au début du Haut Moyen Âge. Non pas sous la forme d’habitat mais d’une occupation plus épisodique liée aux activités agricoles, à l’exploitation de la craie et peut-être aussi forestière. Elle comble le hiatus chronologique entre le IVe et le XIe siècle observé dans ce secteur géographique. Le mobilier est principalement concentré dans le quart ouest du comblement de la structure avec 88 individus métalliques (63,3 %), puis dans le quart nord avec 27 objets (19,4 %). Le reste est dispersé dans les quarts sud (7), est (3) et dans le comblement supérieur ou en surface (14). Deux concentrations furent caractérisées lors de la fouille de la structure dans son quart ouest entre 1,50 et 1,80 mètre de profondeur par rapport au niveau de décapage. Il s’agit du lot 1, avec 17 objets, composé d’une hache, d’un ciseau à bois, de deux lacerets (outils de la famille des tarières employés pour percer les enlaçures prévues pour le chevillage des charpentes), de 4 mèches à bois, de 4 clous et de 4 fragments en fer indéterminés. Le lot 2 regroupe 9 artefacts dont un laceret, 2 mèches à bois, un fragment probable de bandage de roue, 4 clous et un fragment en fer indéterminé. Également localisée dans le quart ouest de la structure, il apparaît entre 1,30 et 1,40 mètre de profondeur, toujours par rapport au niveau de décapage. Pour ces deux lots, il s’agit probablement à l’origine d’un unique ensemble qui devait constituer le contenu d’une caisse à outils de charpentier-menuisier. La présence d’une agrafe en fer (lot 1 – n° 14) et d’une seconde probable (lot 2 – n° 7) peut suggérer qu’elles aient pu servir à assembler un contenant en bois utilisé pour ladite caisse à outils. Lot 1, lot 2 et objets éparpillés dans les niveaux du quart ouest rassemblent ainsi 30 éléments liés à ce type d’artisanat (37,5 %) sur les 88 artéfacts récoltés dans le quart ouest. Fig. 6 - Détail des lots 1 et 2. 76 La présence plus ou moins organisée de cet assemblage selon une répartition tri-dimensionnée, nous conduit à émettre plusieurs hypothèses. Il peut s’agir d’une perte accidentelle dont le contenant, à l’origine probablement ixé sur un moyen de transport quelconque, s’en serait détaché, puis aurait basculé dans cette vaste fosse. Cette supposition s’appuie sur le caractère peu dispersé du lot n° 1 résultant de la présence d’objets plus lourds qui se seraient très rapidement igés en RAP - 2013 n° 3/4 - Amandine Gapenne & Vincent LeGros - Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC «Jules Verne», «Les Champs Tortus». tombant tout comme le lot n° 2 un peu plus éparpillé du fait d’objets moins lourds. Le reste du mobilier, principalement constitué de mèches, se serait alors disséminé d’une manière plus conséquente en raison de sa plus grande légèreté. Précisons que ces dix mèches à bois exhumées dans le quart nord de la structure sont issues des niveaux altimétriques analogues à ceux des lots n° 1 et 2. Mais l’idée d’une perte paraît toutefois insolite. Ce « dépôt » peutêtre consécutif à un rejet volontaire. Cette seconde hypothèse paraît plutôt invraisemblable en raison du caractère physiquement complet de chaque outil dont la valeur exclut le caractère détritique de l’ensemble. L’idée d’un dépôt volontaire semble plus envisageable, même si sa fouille n’a pas permis d’observer un agencement organisé et plus contraint. Ainsi, la raison de la présence de ces objets reste hypothétique : perte accidentelle ?, dépôt volontaire remanié par la suite ? PRÉSENTATION ET ANALYSE DU CORPUS DU MOBILIER MÉTALLIQUE DE LA STRUCTURE N° 39 139 artefacts métalliques (5741 grammes) ont été comptabilisés. La ventilation en nombre d’individus selon la nature du métal nous donne 129 objets en fer (92,8 %), 9 éléments en alliage cuivreux (6,5 %) et 1 fragment en plomb (0,7 %). La part des objets n’ayant pu être caractérisés fonctionnellement atteint 13,7 %, soit 19 individus dont 4 en alliage cuivreux et 15 ferreux. Il s’agit principalement de tôles et de tiges indéterminées. Les objets identiiés sont de l’ordre de 120 individus (86,3 %). Hors indéterminés, la répartition fonctionnelle a permis d’inventorier en premier lieu 53 clous et lames de clous en fer (44,1 %), 42 outils destinés au travail du bois (35 %), puis 10 éléments du registre de l’équipement (8,3 %), et enin, 5 instruments (4,1 %). Le reste du corpus illustre l’activité métallurgique (3 individus) : l’élevage par la présence d’une paire de forces à tondre dont il ne subsiste qu’une lame, le transport (2 objets), ainsi que le harnachement (1 élément). Enin, trois monnaies d’époque romaine en alliage cuivreux ont été prélevées lors de la fouille de cette vaste structure, dont une en surface. AUTRES ASSEMBLAGES DÉCOUVERTS DANS LA RÉGION Des assemblages analogues ont été observés au sein de la sépulture n° 10 d’Hérouvillette (Calvados) datée du début du VIe siècle de notre ère (HaLbout, piLet & Vaudour 1987), à Villers-Vicomte (Somme) caractérisé par un dépôt volontaire d’une série d’outils du type tarières, ciseaux à bois et lacerets datant de la période mérovingienne (LeGros, à paraître) et plus récemment, dans le cadre d’une opération de fouille préventive sous la direction de François Malrain (INRAP) sur une occupation d’époque antique à La Croix-Saint-Ouen (Oise). Il s’agit d’une cinquantaine d’outils liés au travail du bois et rangés de bas en haut en fonction de leur dimension, corpus étudié par Dominique Canny (INRAP). DATATION DE L’ASSEMBLAGE DE GLISY D’après la morphologie des outils de Glisy, non restaurés mais bien conservés, cet ensemble exceptionnel date probablement de la période de transition entre la in du Bas-Empire et le haut Moyen Âge. L’élément permettant de suggérer cette datation est principalement fondé sur une hache à dos courbe (ig. 7, n° 4) dénommée « type romain tardif » dans l’ouvrage de référence présentant la chronologie normalisée du mobilier funéraire mérovingien entre Manche et Lorraine (LeGoux, périn & VaLLet 2004, p. 8, n° 1-2). Ce type, daté de la période dite « proto-mérovingienne », s’inscrit dans une phase chronologique établie par les auteurs entre 440/450 et 470/480 de notre ère. Le proil de notre exemplaire se superpose quasiment au proil de l’une des haches igurée (ig. 7, n° 7). On note toutefois l’amorce très discrète de la double courbure en « S » caractéristique du type 2 de la période MA1 (entre 470/480 et 520/530). Notre exemplaire pourrait théoriquement se placer typologiquement autour du milieu de la seconde moitié du Ve siècle de notre ère. Le reste du mobilier associé ne permet pas de fournir une fourchette chronologique précise. Trois monnaies romaines en alliage cuivreux très corrodées furent retrouvées dispersées au sein de la structure. Si elles avaient été toutefois lisibles, elles ne constituaient pas un élément de datation iable. De même, la paire de forces dont la typo-chronologie permet d’envisager, selon certaines morphologies du ressort, l’attribution d’une phase chronologique plus ou moins large. La forme du ressort correspond pour notre exemplaire à une lamelle formant un arc de cercle dont la largeur s’accroît régulièrement jusqu’à la partie médiane. Cette coniguration est courante pour les forces laténiennes et elle est également observée sur des exemplaires antiques. Les forces mérovingiennes se distinguent plutôt quant à elles par un ressort également en arc de cercle, mais généralement moins développé et de section épaisse et homogène sur l’ensemble de l’arc. Les trois lacerets, de dimensions variables, comportent un cuiller de forme quasi-identique et d’une largeur variant entre 2,1 cm (ig. 8, n° 7) et 2,8 cm (ig. 8, n° 6). Les soies arborent une forme diférente pour chacune, triangulaire à pans rectilignes pour l’une (ig. 8, n° 6), triangulaire étroite à pans convexes pour la seconde (ig. 8, n° 7) et trapézoïdale pour la troisième (ig. 8, n° 8). Un laceret, d’une longueur 77 RAP - 2013 n° 3/4 - Amandine Gapenne & Vincent LeGros - Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC «Jules Verne», «Les Champs Tortus». Fig. 7 - Le mobilier métallique 1/4 et comparaison typologique de la hache n° 4). 78 RAP - 2013 n° 3/4 - Amandine Gapenne & Vincent LeGros - Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC «Jules Verne», «Les Champs Tortus». Fig. 8 - Le mobilier métallique 2/4. comparable à notre exemplaire n° 6, provient du département de l’Eure, à Léry ou au Mesnil-dePoses (HaLbout, piLet & Vaudour 1987, p. 96, n° 165, L. 375 mm.). Il ofre une soie de coniguration identique, une cuiller s’évasant également, mais d’une longueur plus développée (6,4 cm / 11 cm). Si l ‘exemplaire normand, classé dans le chapitre portant sur le mobilier antique, apparaît très proche dans sa forme générale du laceret n° 6, son contexte de découverte incertain ne permet pas de prendre en compte cette correspondance typochronologique. On note toutefois que leur grande similarité suggère la mise en œuvre d’une forme aboutie destinée à la réalisation d’un ouvrage de même consistance. Quant au laceret de la tombe d’Hérouvillette (HaLbout, piLet & Vaudour 1987, p. 131, n° 278), daté du début du VIe siècle, il s’associe plutôt à l’exemplaire n° 7 de Glisy en 79 RAP - 2013 n° 3/4 - Amandine Gapenne & Vincent LeGros - Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC «Jules Verne», «Les Champs Tortus». fonction d’une longueur analogue (35,5 / 35,4 cm) et d’une soie de forme analogue. En revanche, la partie travaillante est beaucoup plus développée (3 cm) et nettement distincte de la tige. D’une manière générale, nos trois exemplaires comportent à la fois des particularités morphologiques héritées de l’Antiquité combinées à d’autres caractéristiques qui annoncent celles issues des premières phases du haut Moyen Âge. Ce constat illustre précisément, entre autres, la circulation des informations se traduisant par la combinaison de critères techniques performants issus très certainement de plusieurs cultures matérielles cœxistantes. Tout ce processus global se matérialise dans la coniguration de cet outil. La datation des lacerets pourrait ainsi correspondre à celle admise pour la hache (ig. 7, n° 4). Enin, l’anneau de joug ne peut pas également faire l’objet d’une datation précise en raison de sa simple facture, commune à la période antique voire au-delà, et de l’absence de typo-chronologie générale pour ce type d’objet. APPROCHE FONCTIONNELLE 80 Au sein de cet assemblage, 36 éléments en fer de forme à peu près analogue ont attiré notre attention. Il s’agit de tiges de section carrée bipartites et eilées. La section culminante, environ 1 cm, est localisée au tiers de leur longueur. Cette coniguration n’est pas sans rappeler celle des alênes dont la pointe la plus eilée perce la matière, et la plus massive vient s’ajuster dans un manche court. Mais la présence de tant d’alênes paraît inhabituelle, voire insolite. Sa vocation, destinée à percer des matières souples, et en l’occurrence du cuir, ne nécessite pas de détenir autant d’exemplaires susceptibles de remplacer un individu défectueux. De plus, l’usage répétitif de l’outil à court ou moyen terme ne l’altère qu’à peine. Cet ensemble peut également s’associer à des dents de râteau. Dans ce cas, les tiges alignées, éventuellement organisées en deux séries régulières et parallèles, étaient logées orthogonalement entre deux supports quadrangulaires. Ainsi solidarisées, les pointes les plus longues correspondaient à la partie active. À l’inverse, les pointes de la seconde extrémité, plus massives, pouvaient admettre cet agencement complété par une pointe repliée en crochet, dispositif suggéré par l’exemplaire n° 32 (pl. 9). Cette interprétation fonctionnelle n’est toutefois pas satisfaisante. D’abord, la présence de ces 36 pointes de « râteau » ou constituant une série d’alênes au sein d’un assemblage d’outils très connoté menuiserie-charpenterie n’est pas cohérent. Ensuite, la morphologie des dents de râteau, telle qu’illustrée par Anika Duvauchelle (duVaucHeLLe 1990, p. 117, n° 185-188), est caractérisée par trois types dont les longueurs varient entre 11 et 14 cm. Ces dimensions sont nettement supérieures à nos artefacts qui n’atteignent que 8 cm au maximum. De plus le système de butée combiné à l’aménagement d’un crochet sommital illustré dans l’ouvrage précédemment cité rend cohérent le maintien d’une dent lorsqu’il s’agit d’un outil utilisé par traction. Cette fonction est conirmée par le proil courbe de la dent, coniguration visible sur nos râteaux contemporains. Enin, rappelons qu’une pointe seulement de notre corpus comporte une extrémité recourbée. Toujours dans ce même ouvrage, un objet identique (duVaucHeLLe 1990, p. 111, n° 162), classé dans « les outils pour le travail du cuir » en tant qu’alêne, pourrait correspondre à notre artefact. Mais à défaut d’assemblage de référence, l’objet ne pouvait qu’être répertorié dans ce registre fonctionnel. C’est principalement les travaux de W. H. Manning (ManninG 1985, pl. 12, n° B62, B66 et B71) qui nous ont conduit à caractériser la fonction la plus envisageable de ces tiges. Il les dénomme « mèches de foret » ou mèches à bois. Ces pointes, ichées par l’extrémité la plus eilée au bout d’une tige en bois ou en matière dure animale, tournaient sur elles-mêmes par l’action d’un archer sur ladite tige. L’artisan manipulait seul l’outil en maintenant la partie sommitale de la tige dans la paume de la main par l’intermédiaire d’une pièce en bois de forme peut-être hémicirculaire. De l’autre main, il actionnait l’archer. Le système de préhension non solidaire de la tige améliorait la vitesse de rotation et, combiné à une pression par la paume, augmentait l’eicacité du forage. Le foret à lanière nécessitait quant à lui, en plus de l’artisan, la présence d’un assistant pour une plus grande productivité. Nous pouvons admettre que l’usage de ces mèches à pointe pleine en « V » permettait de creuser un trou de la dimension de la pointe et en aucun cas pour transpercer la pièce de bois. D’après l’analyse de Nicolas Tisserand (INRAP), cette cavité pouvait accueillir l’intégralité d’une tête de clou ain qu’elle n’outrepasse pas le plan du support. La seconde hypothèse consisterait en la production d’un prétrou préalablement à l’usage du laceret. En efet, sa partie active, en forme de cuillère à bord coupant, n’égratignerait qu’à peine le support en raison d’une surface de contact inime due à l’arrondie de la zone distale du cuiller. En revanche, logée en partie dans le pré-trou, sa stabilité empêche avant tout un ripage latéral. Rappelons que l’outil reçoit une grande pression exercée à deux mains par le biais d’un système de préhension orthogonal recevant la soie en son milieu. Le pré-trou, lors de la rotation de la cuillère pivotant de gauche à droite sur elle-même, est élargi par rognage de ses angles jusqu’à recevoir l’intégralité de la largeur de la cuillère. Enin, lorsque l’ensemble du pourtour de cette dernière est intégralement en contact avec la matière, son pivotement sur elle-même produit des arrachements successifs de copeaux jusqu’à transpercer la ou les pièces de bois assemblées. La nécessité d’un grand nombre de mèches suggère que les quatre angles s’usaient très vite sous l’efet d’une vitesse de rotation élevée. Les angles, ainsi adoucis, n’avaient plus de capacité mécanique suisante RAP - 2013 n° 3/4 - Amandine Gapenne & Vincent LeGros - Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC «Jules Verne», «Les Champs Tortus». Fig. 9 - Le mobilier métallique 3/4. 81 RAP - 2013 n° 3/4 - Amandine Gapenne & Vincent LeGros - Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC «Jules Verne», «Les Champs Tortus». Fig. 10 - Le mobilier métallique 4/4. 82 RAP - 2013 n° 3/4 - Amandine Gapenne & Vincent LeGros - Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC «Jules Verne», «Les Champs Tortus». zone(s) de contact entre l'outil et le bois 1 2 3 4 5 6 7 8 1. Partie active inefficace n'égratignant que la surface du bois. 2. Une fois plantée, la rotation rapide de la pointe de la mèche, générée par l'action de l'archer, entame le bois. 3. Les angles afftuées rognent la matière. 4. la mèche pénètre dans la pièce de bois jusqu'au niveau de sa section la plus forte. 5. La section du percement forme un "V". 6. La partie active et coupante du laceret, selon une rotation de gauche à droite, rogne les angles. 7. Toujours selon le même geste, le laceret enlève de la matière sous forme de copeaux. 8. L'intégralité de la zone distale de la partie active enlève de la matière jusqu'au percement intégral de la pièce de bois. Fig. 11 - Relation fonctionnelle laceret/mèche à bois. pour arracher la matière. Elles fonctionnent ainsi comme des forets ou des fraises. L’afûtage fréquent était alors indispensable. Mais pourquoi autant de mèches étaient-elles nécessaires ? Nous pouvons supposer que le menuisier-charpentier, lors de la mise œuvre de son ouvrage et dans une perspective d’organisation de ses diférentes phases d’élaboration, avait préalablement aiguisé à la lime toutes ses mèches. On ne peut concevoir que la séance d’aiguisage pratiquée isolément vienne interrompre, par exemple, la mise en œuvre d’un assemblage d’un pan de bois et d’une charpente entreprise collectivement. D’autres types de mèches sont utilisés à la période romaine et ne devaient pas nécessiter, semble-t-il, de creusement préalable. Il s’agit de mèches à bois plates dotées d’une pyramide de centrage, bordée d’un couteau oblique et, à l’opposé, d’un traçoir latéral. Il en est de même pour les mèches de tarière à vis dont un exemplaire tardo-antique est illustré au sein du corpus de Kaiserstuhl en Bavière (bakker 1986, taf. 10, n° 107). Celui-ci est associé à des mèches à bois semblables aux nôtres (taf. 11, n° 117-126), mais d’une grande diversité morphologique. Les mèches de Glisy ont pu être caractérisées fonctionnellement grâce à l’assemblage auquel elles étaient associées. Isolées au sein d’autres corpus, il est fort probable qu’on ait pu au mieux leur attribuer la fonction d’alênes, de tiges indéterminées ou de clous. Le reste du mobilier se compose, entre autres, d’une paire de forces (ig. 7, n° 3), qui dans cet ensemble, n’est pas nécessairement liée à la tonte. Elle peut tout autant être utilisée pour ajuster les chaumes, une fois mises en place sur la charpente. Herminette (ig. 7, n° 2) et ciseau à bois (ig. 7, n° 5) participent au creusage et au façonnage des pièces de bois. La faible dimension des parties actives de ces deux outils ne semble pas être adaptée au dressage des poutres pour le premier et à leur façonnage pour le second. Ils paraissent plus destinés à la mise en forme des assemblages des pièces de bois entreelles. La pièce cylindrique n° 40 (ig. 9) est aménagée sur une extrémité d’un bord évasé. Lorsqu’elle est tenue en main, elle s’y ajuste parfaitement dans la perspective d’un maintien assuré et ferme. Il peut s’agir ainsi d’un manchon de protection d’un outil à percussion indirect. Enin, on note au sein de ce corpus des artefacts métalliques plus courants tels qu’un couteau (ig. 9, n° 53), une « iche à bélière » (ig. 9, n° 55), une anse de seau (ig. 10, n° 63), des anneaux et un maillon de chaîne (ig. 10, n° 61 et 59). Quelques clous de grandes dimensions et pour certains à tête proilée (ig. 10, n° 91) sont destinés au gros-œuvre. Quelques fragments de tôles en alliage cuivreux sans attribution fonctionnelle furent également prélevés dont l’un présente sur ses bords de petites incisions parallèles (ig. 10, n° 124). CONCLUSION L’étude de cet ensemble a été l’occasion de caractériser des mèches à bois utilisées préalablement à l’action du laceret d’après l’analyse développée ci-avant et que seule l’expérimentation permettrait de vériier. Avec le reste du lot d’objets métalliques découvert lors de la fouille préventive de Glisy, il constitue un assemblage fonctionnellement cohérent. Il illustre ainsi la plupart des outils nécessaires à la mise en œuvre de charpente et 83 RAP - 2013 n° 3/4 - Amandine Gapenne & Vincent LeGros - Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC «Jules Verne», «Les Champs Tortus». de pans de bois pour cette phase chronologique de transition, datation principalement envisagée d’après la morphologie de la hache. BIBLIOGRAPHIE BAKKER Lothar (1986) - Die spätromische befestigung sponeck am Kaiserstuhl, Veröfentlichung der Kommission zur archäologischen Erforshung desspätrömischen Raetien – Münchner Beiträge zur Vor- und Frühgeschichte, 36, München, 205 p. DUVAUCHELLE Anika (1990) - Les Outils en fer du Musée romain d’Avenches, Bulletin de l’Association Pro Aventico n° 32, 118 p. HALBOUT Patrick, PILET Christian & VAUDOUR, Catherine dir. (1987) - Corpus des objets domestiques et des armes en fer de Normandie du Ier au XVe siècle, Cahiers des Annales de Normandie, Centre Archéologique de Normandie, Caen, 255 p. LEGROS Vincent (contribution à paraître) - Quinze ans d’archéologie préventive sur les grands tracés linéaires en Picardie. Seconde partie, sous la direction de Didier BAYARD, Nathalie BUCHEZ & Pascal DEPAEPE, Revue Archéologique de Picardie. MANNING William-Harris (1985), Catalog of romanobritish iron tools, ittings and weapons in the British Museum, London, 147 p., 85 plates. CATALOGUE Harnachement 1. Anneau de joug en alliage cuivreux. L. : 10,7 cm, l. : 3,6 cm. St,. 39 quart ouest, -2 m. Élevage ? 2. Lame d’une paire de forces en fer. L. : 17 cm. St. 39, quart ouest, -1,10 m. 84 Travail du bois 3. Herminette en fer. L. : 14,5 cm, l. : 2,8 cm. St. 39, quart ouest, -1,10 m. 4. Hache en fer. 750 g. L. : 17,9 cm, l. : 7,8 cm. St. 39. Lot n° 1, objet n° 8. 5. Ciseau à bois en fer. 63 g. L. : 13,6 cm, l. : 1,2 cm. St. 39. Lot n° 1, objet n° 13. 6. Laceret en fer. 337 g. L. : 37 cm. St. 39. Lot n° 1, objet n° 10. 7. Laceret en fer. 443 g. L. : 35,4 cm. St. 39. Lot n° 1, objet n° 9. 8. Laceret en fer. 660 g. L. : 31,2 cm. St. 39. Lot n° 2, objet n° 1. 9 à 16. 8 mèches à bois en fer. St. 39, quart nord, -1,30 m. 17 et 18. Mèches à bois en fer. St. 39, quart nord -2m. 19. Mèche à bois en fer. St. 39, quart ouest, -0,50 m. 20. Mèche à bois en fer. St. 39, quart ouest. 21 à 27. 7 mèches à bois en fer. St. 39, quart ouest, -1,10 m. 28 à 36. 9 mèches à bois en fer. St. 39, quart ouest, -2 m. 37 et 38. Mèches à bois en fer. St. 39. Déblais. 39. Mèche à bois en fer. 22 g. St. 39. Lot n° 1, objet n° 2. 40. Mèche à bois en fer. St. 39. Lot n° 1, objet n° 23. 41. Mèche à bois en fer. St. 39. Lot n° 1, objet n° 25. 42. Mèche à bois en fer. 20 g. St. 39. Lot n° 1, objet n° 3. 43. Mèche à bois en fer. 19 g. St. 39. Lot n° 2, objet n° 2. 44. Mèche à bois en fer. 24 g. St. 39. Lot n° 2, objet n° 8. Métallurgie 45. Déchet de réduction du minerai de fer. St. 39, quart ouest, -2 m. 46. Scorie de fer. St. 39, quart sud. 47. Tôle repliée en plomb. Récupération. St. 39, quart nord, -2 à -2,50 m. Transport 48. Fragment d’un bandage de roue en fer. 28 g. St. 39. Lot n° 2, objet n° 6. Autres 49. Manchon en fer. L. : 6,9 cm, l. : 5,2 cm. St. 39, quart nord, -1,30 m. Monnaies 50. Monnaie en alliage cuivreux. St. 39, quart nord, -1,55 m. 51. Monnaie en alliage cuivreux. St. 39, quart ouest, -0,45 m. 52. Monnaie en alliage cuivreux. St. 39. Surface. Instruments 53. Couteau en fer. L. : 9,7 cm. St. 39, quart ouest, -2 m. 54. Lame en fer. St. 39. 55. Fiche à anneau en fer. L. : 12,2 cm, l. : 1 cm. St. 39, quart ouest, -1,10 m. Équipement 56. Fragment de crochet en fer. St. 39, quart ouest, -0,50 m. 57. Crochet en fer. St. 39. 58. Fragment d’un maillon de chaîne en fer en forme de « 8 » à l’origine. St. 39, quart nord, -1,30 m. 59. Maillon de chaîne en fer. L. : 7,4 cm. St. 39, quart ouest, -2 m. 60. Fragment d’anneau en fer. St. 39, quart nord, -1,30 m. 61. Anneau en fer. St. 39, quart ouest, -1,10 m. 62. Fragment d’anneau en fer. St. 39, quart ouest, -2 m. 63. Fragment d’anse en fer. St. 39, quart ouest, -1,10 m. 64. Ferrure. St. 39, quart ouest. 65. Cylindre en fer. L. : 5,1 cm, l. : 4,8 cm. St. 39, quart nord, -1,30 m. RAP - 2013 n° 3/4 - Amandine Gapenne & Vincent LeGros - Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC «Jules Verne», «Les Champs Tortus». 66. Cylindre en fer. St. 39, quart ouest, -2 m. 67. Agrafe en fer pour menuiserie. 17 g. St. 39. Lot n° 1, objet n° 14. Clouterie 68 à 71. 3 clous en fer. St. 39. 72. Clou en fer. St. 39, quart est, -0,40 m. 73. Clou en fer. St. 39, quart nord, 0 à -0,50 m. 74. Lame de clou en fer. St. 39, quart nord, -0,50 à -1 m. 75. Clou en fer. St. 39, quart nord, -1,30 m. 76. Lame de clou en fer. St. 39, quart nord, -1,30 m. 77. Clou en fer. St. 39, quart Nord -2m. 78. Clou en fer. St. 39, quart ouest, -0,50 m. 79. Lame de clou en fer. St. 39, quart ouest, -0,50 m. 80. Clou en fer. St. 39, quart ouest, -0,50 m. 81. Lame de clou en fer. St. 39, quart ouest, -0,50 m. 82. Clou en fer. L. 13,5 cm. St. 39, quart ouest, -0,50 m. 83. Clou en fer. St. 39, quart sud. 84 à 86. Clous en fer. St. 39, quart sud c.2. 87. Clou en fer. St. 39, quart sud. 88. Clou en fer. St. 39, quart sud. 89 et 90. Clous en fer. St. 39, quart ouest. 91 à 97. 7 clous en fer. St. 39, quart ouest, -1,10 m. 98. Clou en fer. St. 39, quart ouest, -2 m. 99. Lame de clou en fer. St. 39, quart ouest, -2 m. 100 à 110. 11 clous en fer. St. 39, quart ouest, -2 m. 111. Clou en fer. 19 g. St. 39. Lot n° 1, objet n° 1. 112. Clou en fer. 13 g. St. 39. Lot n° 1, objet n° 11. 113. Clou en fer. 13 g. St. 39. Lot n° 1, objet n° 11 bis. 114. Clou en fer. 10 g. St. 39. Lot n° 1, objet n° 7. 115. Lame de clou en fer. St. 39. Lot n° 2, objet n° 23. 116. Clou en fer. 9 g. St. 39. Lot n° 2, objet n° 4. 117. Clou en fer de grande dimension. 63 g. St. 39. Lot n° 2, objet n° 5. 118. Clou en fer. 19 g. St. 39. Lot n° 2, objet n° 7. 119. Lame de clou en fer. St. 39. Surface. 120. Clou en fer. St. 39. Surface. Indéterminés en alliage cuivreux 121. Tôle en alliage cuivreux de fonction indéterminée. L. : 8,5 cm. St. 39, quart nord, -2 à -2,50 m. 122. Tôle quadrangulaire en alliage cuivreux percée de six trous répartis de façon homogène sur son pourtour. Tôle pour réparation ? L. : 5,7 cm, l. : 3,1 cm. St. 39, quart ouest, - 1,10 m. 123. Tôle en alliage cuivreux. St. 39, quart ouest, - 1,10 m. 124. Lamelle en alliage cuivreux parée de deux séries d’incisions latérales. L. : 2,8 cm, l. : 21,9 cm. St. 39. Surface. Indéterminés ferreux 125. Tige en fer. St. 39. ¼ est, -0,40 m. 126 à 128. Fragments de tige en fer. St. 39, quart nord, -1,30 m. 129. Fragment de tige en fer de fonction indéterminée. St. 39, quart ouest, -1,10 m. 130. Fragment indéterminé en fer. St. 39. 131. Fragment indéterminé en fer. St. 39, quart est. 132. Objet en fer de fonction indéterminée. St. 39, quart nord, -1,30 m. 133. Fragment en fer de fonction indéterminée. St. 39, quart nord, -2 m. 134. Fragment en fer de fonction indéterminée. St. 39, quart sud. 135. Fragment en fer de fonction indéterminée. 19 g. St. 39. Lot n° 1, objet n° 12. 136. Fragment en fer de fonction indéterminée. 2 g. St. 39. Lot n° 1, objet n° 4. 137. Fragment en fer de fonction indéterminée. 21 g. St. 39. Lot n° 1, objet n° 5. 138. Fragment en fer de fonction indéterminée. 3 g. St. 39. Lot n° 1, objet n° 6. 139. Fragment en fer de fonction indéterminée. 10 g. St. 39. Lot n° 2, objet n° 3. Les auteurs Amandine GAPENNE Inrap Vincent LEGROS Ingénieur de recherche DRAC de Picardie, Service régional de l’archéologie, 5 rue Henri Daussy 80000 Amiens vincent.legros@culture.gouv.fr 85 RAP - 2013 n° 3/4 - Amandine Gapenne & Vincent LeGros - Le mobilier métallique de la structure 39 de Glisy, ZAC «Jules Verne», «Les Champs Tortus». Résumé Au cours d’une opération de fouille préventive à Glisy (Somme), un ensemble de 139 artefacts métalliques ont été découverts dans le comblement supérieur d’une fosse d’extraction de calcaire. Parmi ces objets, un lot devait constituer le contenu d’une caisse à outils de charpentier-menuisier. Leur valeur exclut qu’ils soient issus de rejets détritiques. Leur dispersion dans la fosse montre néanmoins qu’il ne s’agit pas non plus d’un dépôt volontaire. L’hypothèse d’une perte accidentelle peut être proposée. Ils constituent dans tous les cas, un témoignage remarquable des diférents outils utiles au travail du bois, pour la période de transition entre le Bas-Empire et le Haut Moyen-Âge. Mots clés : outillage, métal, Bas-Empire, haut Moyen Âge. Abstract During a preventive excavation at Glisy (Somme), a set of 139 metal artefacts was found in the upper level of the reill of a chalk pit. Among these items, one group probably represents the contents of a carpenterwoodworker’s tool box. Their intrinsic value makes it unlikely they were merely thrown away. The fact that they were scattered around in the pit however shows that this was not a voluntary deposit, either. We can argue for an accidental loss. In any case, they are noteworthy evidence of the various tools used for working wood in the transition period between the Late Roman Empire and the Early Middle Ages. Keywords : tools, metalworking, Late Roman Empire, Early Middle Ages. Traduction : Margaret & Jean-louis CADOUX Zusammenfassung Im Laufe einer Präventivgrabung wurden in Glisy (Département Somme) in der Aufüllung des Förderschachts einer Kalkgrube 139 Metallartefakte entdeckt. Ein Teil dieser Gegenstände muss den Inhalt des Werkzeugkastens eines Zimmermanns oder Schreiners gebildet haben. Ihr Wert lässt ausschließen, dass es sich um Abfall handelt. Die Verteilung der Gegenstände in der Grube zeigt jedoch, dass es sich auch nicht um ein absichtlich hinterlegtes Depot handelt. Die Hypothese eines versehentlichen Verlusts ist in Betracht zu ziehen. Wie dem auch sei, es handelt sich um ein bemerkenswertes Zeugnis der Werkzeuge, die in der Übergangszeit von Spätantike zu Frühmittelalter der Holzbearbeitung dienten. Schlagwörter : Werkzeug, Metall, Spätantike, Frühmittelalter Traduction : Isa ODENHARDT-DONVEZ (donvezservit@wanadoo.fr). 86